L’Anglo Irish Bank en grande difficulté

Accusant un déficit semestriel de 8,2 milliards d’euros, la banque irlandaise Anglo Irish Bank est actuellement touchée par une crise qui met en difficulté l’économie de l’Irlande. La Commission européenne aurait réclamé sa dissolution, tandis que le gouvernement irlandais se veut plus rassurant.

Anglo Irish Bank : un déficit abyssal

Le groupe bancaire nationalisé connaît une perte semestrielle record de 8,2 milliards d’euros à l’issue du mois d’août dernier. Une situation à l’image des difficultés financières subies par l’Irlande actuellement. Cette institution bancaire nationalisée à 100 % finance promoteurs immobiliers et groupes de BTP. Anglo Irish Bank serait victime d’une mauvaise gestion des prêts hypothécaires subprimes accordés aux professionnels et aux particuliers. Le gouvernement Irlandais étudie deux solutions. La première consiste à créer une nouvelle banque qui rassemblerait tous les actifs défectueux afin de réduire l’Anglo Irish Bank à ses actifs viables. La deuxième solution propose un démantèlement progressif de l’organisme.

Les partis opposants quant à eux, préconisent la dissolution de l’institution bancaire afin de protéger les fonds publics mis en danger par le caractère nationalisé de l’Anglo Irish Bank. Le déficit de cette dernière aurait d’ailleurs atteint les 35 milliards d’euros. Une situation devenue d’autant plus urgente que la crise se transmet chez les banques concurrentes à l’instar de l’Allied Irish Bank et de la Bank of Ireland, toutes deux également nationalisées. En outre, les contraintes générées par la faillite du système bancaire irlandais auraient contribué à la dégradation de la note de l’Irlande par l’agence de notation Standard & Poors.

Anglo Irish Bank : Bruxelles en faveur de la dissolution

La Commission européenne se place également en faveur de la liquidation. Et ceci même si un dossier de financement demandant une aide de 2 milliards d’euros a été déposé à son attention par les dirigeants d’Anglo Irish Bank. Bruxelles ne semble pas vouloir soutenir une banque qui serait responsable de la perte de 25 milliards d’euros pour cause de dysfonctionnement. Alors que la majorité des avis penche pour la liquidation de la banque, le Directeur général de l’Anglo Irish Bank, Mike Aynsley, continue de soutenir le maintien de l’organisme de financement sous une " forme réduite " regroupant les actifs sains.

Pour le directeur général d’Anglo Irish Bank, une poursuite de l’activité de la banque couterait moins cher que sa liquidation. Le dirigeant estime d’ailleurs qu’une dissolution coûterait 4 ou 5 milliards d’euros de plus que le prix du maintien de l’activité. Et cela, même si le démantèlement de la banque s’opérait progressivement sur 10 ans. Le premier ministre irlandais a lui tenté de rassurer l’opinion publique sur la capacité de l’Eire à sauver son système bancaire. Il a notamment affirmé que le pays pourra gérer des coûts qu’il considère comme étant " gênants " mais gérables. Le gouvernement aurait d’ailleurs programmé le versement de 23 milliards d’euros d’aides, afin de rassurer le marché européen sur la crédibilité irlandaise.