Ben Bernanke reconduit à la tête de la FED

Le directeur de la Réserve fédérale américaine a été reconduit à son poste par Barack Obama.

Un premier mandat mitigé

Nommé par George W Bush à la fin de l’année 2005, Ben Bernanke dirige la Réserve fédérale américaine depuis le 1er février 2006. Il a été au cÅ“ur de la tempête financière et a réussi à éviter la banqueroute de l’économie américaine. Les mesures qu’il a prises ont pu maintenir à flot les principaux indicateurs et une reprise plus rapide des ventes immobilières (hausse de 7% de l’immobilier ancien au mois de juillet). On se souvient également du sauvetage in extremis du géant de l’assurance AIG pour environ 50 milliards de dollars. Malgré sa bonne gestion de la crise financière, le bilan du premier mandat de Ben Bernanke est très mitigé. On lui reproche notamment de ne pas avoir pu sauver l’institution Lehman Brothers. Les membres du Congrès craignent également que les centaines de milliards injectés pour redresser les établissements bancaires n’entraînent une inflation galopante dans quelques mois. Mais les économistes lui reprochent surtout de ne pas avoir su anticiper les conséquences des subprimes en 2007, en affirmant que le système bancaire était sain. Cette assertion lui a valu un désaveu massif.

Une reconduction pour assurer la continuité

La reconduction de Ben Bernanke a été annoncée par Barack Obama le 25 août dernier. Cette nomination devra être approuvée par le Sénat à la fin de l’année, mais d’ores et déjà, l’administration américaine table sur la continuité de la politique menée par la FED. Avec la hausse constante du chômage, dont le taux réel dépasse allègrement les 10%, Ben Bernanke devra maintenir la politique de relance jusqu’à la reprise effective de l’économie américaine. Le principal défi du directeur de la FED est de déterminer précisément à quelle date il faudrait relever le taux directeur, actuellement extrêmement bas, oscillant entre 0 et 0,25%. Spécialiste de la macroéconomie, Bernanke a été salué pour sa politique anti-crise, mais devra désormais faire face aux problèmes du chômage, qui dépend directement de la FED. A l’annonce de sa reconduction mardi dernier, les indices boursiers de New York ont positivement réagi, confirmant ainsi la confiance des financiers. De son côté, Jean-Claude Trichet, président de la Banque Centrale Européenne, s’est déjà félicité de la nomination de Bernanke pour un deuxième mandat, dont la relation bilatérale s’est affirmée au plus fort de la crise.