Le cinéma européen est rattrapé par la crise

Le festival de Cannes fascine toujours autant le public. Cependant, derrière les paillettes et le faste, le cinéma européen n’échappe pas à la crise.

Des mesures d’austérité

Le cinéma se trouve confronté aux difficultés liées à l’austérité budgétaire. De nombreux gouvernements européens ont dû mettre en Å“uvre des mesures dans ce sens. Les dispositions prises au niveau du financement public et des chaînes de télévision ont eu des impacts négatifs sur le secteur. Ainsi, l’Espagne a brillé par son absence au dernier Festival de Cannes. L’industrie du cinéma de ce pays est particulièrement affectée par la réduction des subventions, en sus des actes de piratage dont elle est victime depuis longtemps.

En 2010, le cinéma espagnol bénéficiait d’un appui financier s’élevant à 123 millions d’euros de la part de l’Etat. En 2013, l’aide qui lui a été allouée n’était plus que de 55 millions d’euros. A cela s’ajoute la hausse du taux de la TVA sur les prix d’entrée qui est passée de 8% à 21% au mois de septembre 2012. L’impact ne s’est pas fait attendre au niveau de la fréquentation des salles de projection qui sont de plus en plus désertées par les amateurs du 7e art.

Des appuis financiers revus à la baisse

Alta Films, une société de production, d’exploitation et de distribution spécialisée dans le domaine du cinéma indépendant envisage de déposer prochainement son bilan. Les analystes estiment que ceci est dû au fait que le secteur ne bénéficie d’aucun soutien politique ou à la décision des chaînes de télévision privées et publiques de se détourner des films d’auteur. Il importe que ce segment de l’économie trouve d’autres sources de revenus pour éviter la paralysie de nombreux projets.

Le cinéma italien est également rattrapé par la mauvaise conjoncture. Les réformes budgétaires effectuées en 2013 ont engendré une baisse des financements publics accordés au secteur. Le montant de l’enveloppe dédiée 7e art a été réduit de 4 millions d’euros. De son côté, le cinéma français résiste assez bien à la crise grâce à la solidité de son système de financement. Cependant le CNC (centre national du cinéma) ne dispose plus que d’un budget assez limité en raison du reversement de la somme 50 millions d’euros à l’Etat en 2012. Le secteur s’attend à une autre contribution pour cette année 2013.