La relation franco-allemande se détériore sur fond de crise

La relation entre Paris et Berlin est en train de se dégrader, sur fond de divergence de points de vue concernant les solutions de sortie de crise. Entre les différentes déclarations, le ton se dégrade considérablement entre les deux puissances économiques de la zone euro.

Angela Merkel pointe du doigt les " solutions de facilité "

Le jeudi 14 juin dernier, la chancelière allemande a tenu un discours devant le Bundestag, le parlement allemand, en critiquant sévèrement les mesures économiques et les contre-réformes adoptées par la France. Selon elle, ce n’est pas en engageant de nouvelles dépenses que l’on résoudra la crise. Elle fait notamment allusion à la politique de croissance définie par François Hollande qui veut faire appel aux euro-obligations en vue de mutualiser la dette européenne, une proposition à laquelle la chancelière allemande s’oppose fermement. Il est à rappeler qu’une mutualisation évite le risque d’une spéculation des dettes pour les pays les plus en difficulté.

Les Français réaffirment leur volonté de croissance sans austérité

Le premier ministre français Jean-Marc Ayrault a vivement répondu aux déclarations d’Angela Merkel. Il ne fallait pas se hâter aux formules simplistes disait-il. Dans le contexte de l’euro en crise, le chef du gouvernement français a affirmé qu’il fallait affronter les problèmes avec courage. Il fait notamment allusion aux différentes propositions de François Hollande pour relancer l’économie européenne. De son côté, le ministre du Redressement productif‎ Arnaud Montebourg affirme que l’austérité imposée par l’Allemagne a causé la récession de la zone euro. La France a déjà reçu l’appui de l’Italie pour sa politique de croissance.

L’Europe au menu du prochain sommet du G20 au Mexique

Alors que la dissension entre l’Allemagne et la France a désormais éclaté au grand jour, le sommet du G20 se penchera sur la crise de la dette de la zone euro, ainsi que sur la croissance mondiale. Christine Lagarde, la directrice générale du Fonds Monétaire International, a donné trois mois à la zone euro pour résoudre sa crise. De nombreux pays dont notamment les Etats-Unis et la Chine, attendent ainsi de l’Allemagne une concession sur la politique de rigueur en vue de relancer la croissance. Ces deux partenaires privilégiés de l’Europe craignent particulièrement une récession à long terme en Europe.