Dette publique : la Grèce se trouve au bord de l’asphyxie

Malgré les nombreuses mesures d’austérité mises en Å“uvre par le gouvernement, la Grèce ne parvient pas à redresser ses finances et se trouve au bord de l’asphyxie. Elle attend depuis quelques mois le déblocage d’une aide de 32 milliards d’euros.

Un emprunt exceptionnel

Les ministres des Finances de la zone euro se sont donné un délai supplémentaire pour aboutir à un accord avec le gouvernement grec en vue de débloquer une tranche d’aide qui a été gelée depuis juin 2012. En effet, de nombreux désaccords subsistent encore. Ces divergences concernent surtout la trajectoire de la dette. En attendant la décision de ses créanciers, la Grèce traverse de nouveau une période critique et préconise le lancement d’un emprunt exceptionnel afin d’éviter la faillite.

La troïka des créanciers publics de la Grèce, l’Union européenne, la Banque centrale européenne et le FMI (Fonds monétaire européen), vient de remettre un rapport sur lequel se sont penchés les grands argentiers de la zone euro. Ce document comporte une évaluation des besoins d’Athènes en termes de financement et les réajustements nécessaires, la récession étant finalement plus profonde par rapport aux prévisions. Le rapport inclut également une étude des mesures mises en Å“uvre par le gouvernement grec en échange de l’aide octroyée.

Un délai supplémentaire

Les créanciers sont tombés d’accord pour donner un répit de 2 ans à la Grèce qui disposerait ainsi de cette période supplémentaire pour réussir son ajustement budgétaire. Ce délai représente toutefois un coût qui est estimé à 32,6 milliards d’euros. Ce trou est dû à l’incertitude quant à un retour de la Grèce sur les marchés et à l’explosion de la dette du pays. Le financement de ce gouffre pose un problème aux créanciers.

Le FMI laisse à la zone euro la responsabilité d’accorder un nouveau prêt qui constituerait un 3e plan d’aide à la Grèce. La Banque centrale européenne ne veut pas enregistrer des pertes sur les obligations qu’elle détient. De nombreuses alternatives sont actuellement à l’étude, dont la réduction des taux d’intérêt liés aux prêts qui ont été déjà octroyés à Athènes. Il pourrait également être proposé au gouvernement grec de racheter partiellement la dette du pays à prix cassés. En tout cas, malgré les divergences de point de vue des créanciers, la Grèce ne risque pas encore d’être en cessation de paiement à court terme.