Faillite de la Grèce : quels seraient les impacts pour la France ?

Les hauts responsables financiers européens ne cessent de chercher une solution pour sauver la Grèce de la faillite. Les pourparlers pour une restructuration de la dette souveraine de ce pays se poursuivent. Dans le cas où les négociations n’aboutiraient pas, la facture risque d’être lourde pour la France.

Au chapitre des aides directes

Une faillite de la Grèce risquerait de coûter très cher aux Français. La facture est estimée à 30 milliards d’euros. La France devrait tout d’abord abandonner tout espoir d’être remboursée sur le prêt bilatéral qui a été accordé au gouvernement grec lors du sommet européen de mai 2010. La contribution française était de 20,38% sur le montant total de l’aide, sous forme de participation dans le capital de la Banque centrale européenne. La perte est évaluée à 10,80 milliards d’euros.

Dans le domaine des aides directes, la France serait aussi impliquée dans les pertes encaissées par le FMI en cas de faillite grecque. Rappelons que cette institution internationale a emprunté 20 milliards d’euros au gouvernement grec. Comme la France participe à hauteur de 4,85% au sein de cet organisme, elle pourrait se trouver dans l’obligation d’apporter son écot pour combler le déficit engendré par un défaut de l’Etat grec. Sa participation pourrait alors s’élever à 970 millions d’euros.

Au niveau de la BCE et des banques françaises

Les pertes au niveau de la BCE sont également à envisager. Cette institution européenne a racheté des obligations grecques sur le marché secondaire pour une valeur de 38 milliards d’euros. Ce montant devrait donc être effacé du bilan en cas de faillite de l’Etat grec. La BCE devrait alors recourir aux banques centrales de chaque Etat membre de la zone euro pour renflouer son capital. La participation de la Banque de France est estimée au minimum à 15,9 milliards d’euros.

Les banques françaises se trouvent, elles aussi, exposées à la dette grecque, jusqu’à concurrence de 9 milliards d’euros. Dans le cas où la Grèce faillirait, elles devront faire face au problème de recapitalisation. Elles ne manqueraient pas de faire appel à l’aide de l’Etat français. Les investisseurs pourraient se détourner des établissements de l’Hexagone. Les taux et la charge de la dette pourraient alors augmenter. Les experts craignent surtout l’effet de contagion. L’Europe serait entraînée dans la spirale de la récession qui aurait un impact considérable sur les budgets de chaque nation.