Vers un indexage des prix des produits alimentaires sur celui des matières premières ?

Afin de mettre terme à la crise traversée par la plupart des agriculteurs français, la FNSEA, le plus important syndicat agricole de l’Hexagone, préconise un indexage des prix des produits alimentaires sur celui des matières premières. Les entités concernées ont une réaction divergente, quant à la mise en Å“uvre d’une telle mesure.

A négocier avec les distributeurs

On a observé, depuis presque 9 mois, une hausse incessante des cours des matières premières agricoles, comme le colza, le maïs, le blé et le soja. Ce contexte ravit une partie des opérateurs du secteur, à savoir les céréaliers. Toutefois, il pénalise lourdement les éleveurs dont les coûts d’exploitation ont augmenté, de l’ordre de 30% entre juin 2010 et février 2011, à cause de la flambée des prix des denrées nécessaires à l’alimentation de leur bétail.

Par la voix de leur syndicat, la FNSEA, ces producteurs demandent ainsi un indexage des prix de vente aux consommateurs des produits alimentaires sur ceux des matières premières. Ils peaufinent actuellement les propositions qu’ils apporteront, lors des négociations avec les opérateurs dans le secteur de la distribution, avant la signature des prochains contrats annuels qui les lieront, à compter du 1er mars 2012. Les débats risquent d’être houleux puisque les distributeurs refusent d’appliquer une telle mesure.

Des opinions divergentes

Dans le cadre de la préservation du pouvoir d’achat des consommateurs, les distributeurs estiment que l’application d’une telle disposition s’avérerait inopportune et nuirait même à l’ensemble de l’économie. Ils arguent que, malgré un taux d’inflation de 1,8%, ils ont toujours cherché à stabiliser, voire diminuer, les prix des produits alimentaires, sauf ceux des produits frais. Les analystes pensent plutôt qu’un indexage des prix des matières premières sur ceux des produits alimentaires imposerait aux enseignes de la distribution une plus grande transparence, quant à la composition du coût du produit vendu.

Les différentes associations de consommateurs sont sceptiques concernant la mise en place d’un tel mécanisme d’indexage. Elles proposent que l’augmentation des coûts soit prise en charge par chaque acteur concerné, que ce soit à l’étape de la production qu’à celle de la distribution, pour éviter une trop lourde hausse qui pénaliserait le consommateur. Le gouvernement, quant à lui, semble être séduit par la proposition de la FNSEA et le sujet est actuellement étudié au niveau de l’exécutif.