inflation, déflation

Aussi bien l’inflation que la déflation sont mauvaises socialement parlant, mais l’inflation peut être considérée comme un moindre mal. L’inflation est injuste quant à ses effets sur les comptes suivants :

1. L’inflation redistribue les revenus en faveur de la classe riche et de ceux qui profitent au détriment des masses pauvres – les salariés et consommateurs.

INFLATION ET DEFLATION

Les principales différences entre inflation et déflation

Introduction :

L’inflation

L’inflation signifie normalement une situation de décroissance générale et rapide substantielle du niveau des prix et une détérioration conséquente de la valeur de la monnaie sur une période donnée. Divers économistes ont défini l’inflation autrement. Nous nous permettons donc de faire une liste de quelques définitions importantes qui pourraient nous donner une idée globale de cette question intrigante. Harry Johnson définit l’inflation comme une augmentation durable des prix. Crowther également la définit comme " un état (ou situation) où la valeur de la monnaie chute ; donc les prix augmentent "

La déflation

La déflation est tout simplement l’inverse de l’inflation. Il s’agit dans ce cas essentiellement de chutes de prix. Selon le professeur Paul Einzig, la déflation " est une situation de déséquilibre où une contraction du pouvoir d’achat tend à causer un déclin du niveau des prix ou en est l’effet. " La déflation est une situation de chute des prix lorsque la productivité au travail baisse relativement au revenu. La déflation apparaît lorsque la dépense totale de la communauté n’est pas égale à la valeur de la production aux prix réels. Par conséquent la valeur de l’argent augmente et les prix chutent. Bref, la déflation est une condition des prix en baisse, accompagnée d’un niveau décroissant de l’emploi, de la production et du revenu.

Inflation contre déflation

Aussi bien l’inflation que la déflation sont mauvaises socialement parlant, mais l’inflation peut être considérée comme un moindre mal. L’inflation est injuste quant à ses effets sur les comptes suivants :

1. L’inflation redistribue les revenus en faveur de la classe riche et de ceux qui profitent au détriment des masses pauvres – les salariés et consommateurs.

2. Par son effet de redistribution, l’inflation accroît les inégalités de revenus dans la communauté en élargissant le fossé entre les groupes à revenus élevés et les groupes à bas revenus. Les riches deviennent plus riches et les pauvres plus pauvres pendant la période d’inflation.

3. Les effets de l’inflation ont un effet rétroactif dans la mesure où elle touche durement ceux qui sont déjà faibles et ne peuvent se protéger. C’est surtout la classe moyenne qui souffre le plus des effets de l’inflation.

4. L’inflation est injuste parce qu’elle touche différentes classes de la société de différentes manières. Si l’inflation devait affecter toutes les couches sociales de la même manière et au même niveau, elle ne changerait pas les relations sociales et économiques de la communauté. Mais l’inflation arrache la richesse à certains et la transfère à d’autres arbitrairement sans tenir compte de la maxime saine de l’équité sociale.

5. L’inflation est aussi injuste parce qu’elle rompt la morale publique. Du point de vue de l’éthique sociale, l’inflation est toujours démoralisante, elle introduit l’esprit du jeu. Elle encourage la spéculation, la thésaurisation et détourne les compétences et l’efficacité dans les affaires des objectifs de production à des objectifs de spéculation.

6. L’inflation érode l’épargne réelle en détériorant la valeur de l’argent.

7. L’inflation crée l’illusion de l’argent et génère une prospérité artificielle, qui n’est pas permanente.

Par ailleurs, la déflation est inopportune et, par conséquent, imprévisible. Elle est considérée inopportune pour les raisons suivantes :

1. La déflation signifie des prix en chute en général, ce qui affecte de manière négative l’efficacité marginale du capital. Par conséquent le volume des investissements tend à se contracter entraînant une augmentation du chômage.

2. La déflation prépare la voie à la dépression. Dans une phase de dépression, l’activité économique se contracte, l’échelle de production est raccourcie, la production diminue, pas de nouveaux investissements, au contraire, les investissements diminuent aussi.

3. En réduisant les revenus globalement, la déflation paupérise chaque groupe social. Elle inflige à la société la sanction dure du chômage collectif. Le volume de l’emploi baisse, les revenus de la communauté diminuent et, partant, bien que le pouvoir d’achat augmente en raison des prix en chute, on ne peut acquérir des biens en quantité voulue. Ainsi la demande globale chute, les bénéfices aussi, les producteurs subissent de lourdes pertes et l’investissement se réduit ainsi que la production, entraînant un déclin de l’emploi et du revenu.

Ceci montre clairement que bien que l’inflation soit injuste, elle est mieux que la déflation. Le Prof. Keynes préfère l’inflation parce car elle est un moindre mal.

Voici quelques points qui expliquent pourquoi l’inflation est un moindre à rapport à la déflation

1. L’inflation, bien qu’elle distribue les revenus et la richesse dans la communauté d’une manière inégale, ne réduit pas le revenu national de la communauté. La déflation, par contre, réduit le revenu national de la communauté et paupérise la société dans son ensemble.

2. La déflation accroît le niveau du chômage, alors que l’inflation au moins implique que tous les facteurs sont employés d’une manière ou d’une autre. L’inflation est un phénomène de post-plein emploi, la déflation est un phénomène de sous-emploi qui aggrave par conséquent le phénomène du chômage.

3. Il est plus ou moins simple de faciliter et de contrôler l’inflation par une politique monétaire claire, accompagnée d’une politique fiscale adéquate, mais il est pour le moins compliqué de se relever d’une déflation. Une fois que la tendance déflationniste commence, elle accroît le pessimisme dans les affaires, l’efficacité marginale du capital diminue, l’investissement se contracte et une sévère dépression s’installe. Une politique monétaire devient impuissante dans ce cas et aucun volume d’accroissement de l’argent ne peut ranimer le niveau des prix et les attentes économiques ou l’efficacité marginale du capital durant la dépression. Par ailleurs, une spirale inflationniste peut être renouvelée par un contrôle du crédit et une augmentation de masse monétaire.

4. le Professeur Keynes pense qu’une inflation douce peut stimuler le développement économique. Dans ce cas la pauvreté au sein de l’opulence peut être dépassée en augmentant le niveau des prix en injectant davantage de pouvoir d’achat par un financement du déficit des programmes d’investissements publics.

C’est ainsi que la plupart des économistes, y compris le Professeur Keynes, préfèrent l’inflation à la déflation. Mais, en même temps, le Professeur Keynes reconnaît les dangers de l’inflation et suggère qu’elle doit être contrôlée dans la mesure où une hyperinflation peut être extrêmement nocive.