Quel est l’intérêt des monnaies alternatives ?

La crise a engendré la défiance d’une certaine marge de la population vis-à-vis des institutions financières. La conjoncture est devenue favorable à l’utilisation des monnaies alternatives. Quel intérêt représentent ces derniers et quelles sont leurs limites ?

La monnaie électronique : un instrument de spéculation

Au cours de ces derniers mois, nous avons beaucoup entendu parler de la monnaie électronique, le bitcoin qui se présente comme une méthode sécurisée de transaction. Le système a été mis en Å“uvre pour la première fois en 2009. Ce mode de paiement, qui est également une devise, n’est pas émis par un Etat ou un groupe de nations à l’instar de l’euro. L’usage d’une monnaie alternative pourrait sembler séduisant dans le cas où un pays serait au bord de la faillite financière, mais il ne faut pas non plus perdre de vue qu’une telle monnaie n’est pas fondée sur une valeur solide. Quelques sociétés de services sur la toile acceptent les règlements par bitcoins, mais comme leur valeur fluctue de façon très erratique, ces monnaies alternatives ne représentent qu’un simple instrument de spéculation pour les investisseurs.

Les monnaies locales : utilisées à titre complémentaire

Actuellement, les monnaies locales apparaissent un peu partout en Hexagone, pour ne citer que la Sardine qui est utilisée à Concarneau, l’Eusko au Pays basque et le Sol-Violette à Toulouse. On en dénombre une vingtaine à travers tout le territoire. Ces monnaies alternatives qui sont employées à titre complémentaire prennent la forme de coupons et de billets. Elles ne sont pas émises en remplacement de l’euro. Elles sont d’ailleurs indexées à la monnaie unique. En Ardèche, une Luciole vaut un euro. Ces monnaies locales s’apparentent plutôt aux titres déjeuners qu’à une vraie devise.

Retour en force de l’or, une monnaie d’épargne

Le principal intérêt des monnaies locales consiste à stimuler l’économie locale. Elles ont pour spécificité d’être soumises à un programme d’érosion leur valeur au fil du temps, cette réduction étant de 2% par semestre pour la Sardine. En raison de cette caractéristique, ceux qui sont en possession de ces monnaies sont incités à en faire usage plus rapidement par rapport à une devise officielle. Ce phénomène engendre une dynamisation de la consommation locale, à l’encontre de l’or. Toutefois, le métal jaune fait un retour en force au cours de ces dernières années réaffirmant ainsi son statut de monnaie d’épargne.