Marché des changes : certaines banques sont dans le collimateur des régulateurs

D’importants établissements financiers se trouvent dans le collimateur des régulateurs. Des soupçons de manipulation du marché des changes pèsent en effet sur certaines grandes banques de renommée internationale.

Suspension de nombreux traders

Les experts ont toujours pensé que le marché des changes est trop important avec un volume de transactions quotidiennes atteignant 3880 milliards d’euros. Il serait ainsi à l’abri de toute éventuelle manipulation. Cependant, ce segment de l’univers financier fait actuellement l’objet d’une enquête diligentée par de nombreux régulateurs. Certains établissements ont dû suspendre les activités de plusieurs cambistes. Le 1er novembre 2013, la banque Barclays a écarté 6 de ses traders, dont de hauts responsables qui opéraient sur le marché des changes de Londres.

Il semble bien qu’il ne s’agisse pas d’un cas isolé. En effet, les actions des régulateurs visent plusieurs grandes banques internationales. Le 4 octobre dernier, la Finra (l’organisme de régulation suisse) a confirmé qu’elle menait des enquêtes auprès de nombreuses enseignes importantes en collaboration avec les autorités de contrôle d’autres pays. Le gendarme britannique des marchés financiers avait aussi annoncé avoir effectué une pareille démarche depuis mars 2013.

Une ampleur qui surprend les acteurs du marché

A la suite de ces investigations des régulateurs, les banques britanniques RBS et Standard Chartered ont suspendu certains de leurs cambistes. Le 1er novembre dernier, les établissements financiers américains JP Morgan Chase et Citigroup ont confirmé qu’ils faisaient également l’objet d’une enquête dans le cadre d’une éventuelle manipulation du marché des changes. Il en est de même pour la RBS, la Deutsche Bank et l’UBS. Les acteurs du secteur financier sont surpris par l’ampleur de l’affaire.

Les investigations effectuées auprès de ces institutions consistent à passer en revue les échanges réalisés sur messagerie instantanée et à exercer une inspection sur plusieurs années de transactions. Certaines banques ont annoncé qu’elles menaient leur propre enquête, en interne, sur leur trading de devises. En tout cas, cette affaire de manipulation du marché des changes ne semble avoir aucun rapport avec le scandale du Libor qui a rudement secoué l’univers de la finance en 2012. Les manipulations portaient alors sur une légère accentuation à la baisse ou à la hausse du taux de change afin d’optimiser les rendements sur les produits dérivés détenus par d’autres cambistes complices opérant dans les mêmes banques.