La paralysie du trafic aérien handicape les compagnies européennes

Les annulations de vol à destination et provenant de l’Europe, dues au grand nuage de cendres projeté depuis le 17 avril par le volcan du glacier islandais Eyjafjallajokull, handicapent lourdement les compagnies aériennes. Les pertes générées par l’éruption peuvent encore s’élargir dans les prochains jours et l’activité économique européenne pourrait ralentir à moyen terme.

Les compagnies européennes lourdement touchées par la paralysie du trafic

Outre les passagers, les compagnies aériennes comptent parmi les principales victimes des annulations de vols en Europe. Selon l’IATA ou l’association Internationale du Transport Aérien, les annulations de vols, causées par les cendres du volcan Eyjafjallajokull, coûteraient aux compagnies aériennes environ 147,3 millions d’euros. D’après Eurocontrol, responsable de la sécurité de la navigation aérienne en Europe, seuls 5 000 vols ont eu lieu dans toute l’Europe le dimanche 18 avril. En temps normal, 24 000 vols sont en moyenne effectués quotidiennement en Europe.

Les compagnies des pays nordiques sont les plus touchées, le Portugal, l’Espagne, la Bulgarie, la Grèce, la Turquie et le sud des Balkans laissant jusque-là leur espace aérien ouvert. Air France ne s’est pas encore prononcée sur les pertes qu’elle pourrait enregistrer, mais Yan Derocles, spécialiste du secteur chez Oddo Securities, estime un manque à gagner quotidien d’environ 58 millions d’euros de CA pour la compagnie française. Air France KLM subirait ainsi une perte d’environ 25 millions d’euros par jour. En outre, Lufthansa et British Airways subissent aussi de lourdes pertes.

Les annulations de vols peuvent ralentir l’activité économique européenne

Les charges grevant lourdement les compagnies sont nombreuses. Ces dernières devront notamment rembourser les billets relatifs aux vols annulés. La maintenance technique quotidienne des avions cloués au sol génère également des coûts, alors que dans le même temps les compagnies ne réalisent pas de recettes. De surcroît, les transporteurs aériens risquent fort de ne pas être indemnisés par les compagnies d’assurances, en effet, les conséquences de cette éruption volcanique constituent un cas de force majeure non pris en charge par les contrats.

L’impact devrait être moindre chez les tour-opérateurs français, ces derniers n’étant pas obligés d’assurer la prise en charge des frais d’hébergement des passagers victimes d’annulation de vols. En outre, selon le secrétaire général de l’organisation patronale CGPME, Jean-Eudes du Mesnil, la paralysie liée à cette éruption volcanique pourrait, à terme, léser également le secteur de l’hôtellerie et de la restauration. L’activité économique dans son ensemble pourrait également ralentir. En effet, nombre de salariés sont dans l’impossibilité de rejoindre leur lieu de travail et certains producteurs de denrées périssables enregistrent malgré eux de lourdes pertes.