Le PIB et la croissance britanniques

Les mesures drastiques de réduction des dépenses publiques ont porté leurs fruits au Royaume-Uni, et les chiffres de la croissance du PIB britannique pour le 3e trimestre 2010 ont dépassé les attentes.

Un taux de croissance du secteur de la construction plus haut que prévu

La Bank of England peut souffler : nul besoin d’avoir recours à des mesures d’assouplissement monétaire en intervenant sur le taux directeur. Le PIB britannique se porte à merveille car pour le 3e trimestre de cette année, il est en croissance de 0,8 %. Chiffre toutefois inférieur à celui du 2e trimestre qui était de 1,2 %. Ceci grâce notamment à la bonne santé du secteur de la construction qui a bondi de 11 % par rapport à 2009 à la même période, et de 4 % par rapport au trimestre précédent. Suite aux mesures d’austérité imposées par le gouvernement en mai de cette année, les analystes britanniques tablaient sur une croissance de 0,4 % seulement pour le PIB. Grande fut leur surprise car celle-ci a doublé.

Une bonne note financière pour l’économie britannique

Statistiquement le PIB du pays s’est accru de 2,8 % sur une période de 12 mois ; sa plus forte hausse depuis 2007. Conséquence immédiate de cette croissance : la livre sterling a repris du poil de la bête, se redressant par rapport au dollar et à l’euro. La parité £/USD est passé de 1,64 le 15 octobre à 1,572 le 25 octobre. Cette croissance est due aussi en grande partie aux mesures d’économie publique du gouvernement de David Cameron ; mesures qui ont été saluées par les agences de notation. L’agence Standard & Poors a ainsi maintenu sa note AAA pour le pays. Ainsi le Royaume-Uni ne fait désormais plus partie des pays fragiles.

Croissance suivie par d’autres secteurs

L’essor du secteur de la construction affiche un record puisqu’il a battu son plus haut niveau de croissance du 1er trimestre 1988. Croissance suivie également par le secteur des services, +0,6 %, la communication et les transports, 0,7 % ; mais pas par le secteur industriel qui évolue de 1 à 0,6 % par rapport au trimestre précédent. Les secteurs de la distribution, des hôtels et des restaurants affichent eux aussi une croissance de 0,6 % au 3e trimestre. Tout comme les services aux entreprises et les services informatiques, 0,5 %. Toujours grâce aux mesures d’austérité, les services publics ont aussi connu un essor de 0,6 %.

Mais la croissance devrait ralentir

La croissance du PIB devrait toutefois être de courte durée, car selon les analystes, le secteur de la construction aura de la peine à se reprendre. L’impact des mesures d’austérité aussi se fera ressentir dès l’année prochaine. Et ce, malgré les bonnes paroles du ministre des Finances britannique, qui a affirmé que malgré le contexte économique mondial un peu agité, le Royaume-Uni est sur la voie de la reprise économique durable. Selon le " chancelier fantôme " Alan Johnson en mai 2010, les mesures d’austérité prises devraient causer la hausse du taux de chômage et effriteraient la confiance des entreprises. Reste à savoir si ce scénario va se produire réellement l’année prochaine.