Livret A : opposition des banques au relèvement de son plafond

Un nouveau relèvement de 25% du plafond du Livret A devait être appliqué à partir du 1er janvier 2013. Cette mesure s’est toutefois heurtée à l’opposition des banques. Explications.

Une hausse qui profitera surtout aux foyers aisés

Durant la campagne présidentielle, François Hollande avait promis de doubler le plafond du Livret A afin de financer la construction de logements sociaux. En concrétisation partielle de cet objectif, le gouvernement a déjà procédé à une hausse de 50% du montant plafond le 1er octobre 2012. Celui-ci est passé de 15.300 à 19.125 euros depuis cette date. Il est prévu être relevé à 22.950 euros au 1er janvier 2013, mais les banques se sont opposées à cette revalorisation.

La FBF (Fédération bancaire française) estime en effet que le nouveau redressement ne correspond pas réellement à un besoin de financement de logements sociaux. Elle argumente que les fonds disponibles à cet effet ne sont même pas utilisés en totalité jusqu’à présent. A l’instar de la précédente augmentation appliquée au mois d’octobre, cette hausse ne profitera qu’aux foyers les plus aisés et n’aura aucun impact sur les ménages aux faibles revenus.

Les dépôts échappent en majorité aux banques

Les banques ont maintes fois émis des critiques sur le redressement du plafond du Livret A, le système d’épargne privilégié des Français. Elles estiment que cette hausse leur priverait d’importantes ressources. Elles ont pourtant besoin de consolider au maximum leurs fonds propres avant que la nouvelle réglementation de Bâle III n’entre en vigueur au cours de l’année 2013. La collecte du Livret A profite surtout à la Caisse des Dépôts chargée de sa centralisation. 65% de l’argent confié échappent ainsi aux établissements bancaires.

Au mois d’octobre, après la première augmentation du plafond, les épargnants avaient déposé 7,35 milliards d’euros sur le Livret A. Le Livret de développement durable, dont le seuil maximum a été doublé, a enregistré une collecte de 13,94 milliards d’euros. Au cours de cette même période, la somme déposée sur les livrets bancaires fiscalisés a chuté de 12,4 milliards d’euros. La Fédération bancaire française réclame une révision du taux de centralisation auprès de la Caisse des Dépôts. Les banques pourraient ainsi disposer des moyens nécessaires pour continuer à prêter à leur clientèle.