Grèce : les grandes lignes du plan d’aide

A l’heure actuelle, faire des sacrifices est impératif pour la Grèce dans la perspective d’un redressement économique. Athènes ayant proposé un programme draconien, un plan d’aide de 110 milliards sera accordé à la Grèce.

Des mesures drastiques sans précédent pour la Grèce

2 mai 2010, la Grèce a présenté à la Commission européenne un véritable programme de choc visant à réduire son déficit budgétaire qui serait de 8,1 % cette année. Si les premières mesures entreprises par Athènes, notamment la diminution des revenus des fonctionnaires, ne semblaient pas convaincantes, ce nouveau plan marque une réelle volonté du pays à revenir à un seuil de déficit plus décent. Le principal objectif est de réaliser une économie de 30 milliards d’euros d’ici à 2012, ce qui représente 11 % du PIB. La population n’échappera évidemment pas à ces nouvelles mesures.

Actuellement de 21 %, la TVA connaîtra encore une majoration de l’ordre d’un à deux points. Les taxes sur le carburant, le tabac et l’alcool connaîtront aussi une hausse de 10 %. Quant aux fonctionnaires, les 13ème et 14ème mois de salaire seront supprimés. Sujet sensible, la question de la retraite n’est pas épargnée du programme non plus. L’âge autorisé pour le départ à la retraite sera en effet repoussé, le minimum étant désormais de 60 ans. L’âge moyen pourrait passer à 67 ans à terme. Rappelons que ce sujet a déjà suscité une manifestation à Athènes le 22 avril dernier.

Un plan d’aide initié par le FMI et l’UE pour faire face à la crise grecque

Tout s’est joué le 2 mai 2010 lors de la réunion des pays de l’Union Européenne à Bruxelles. La Grèce a en effet profité de l’occasion pour présenter ses " mesures de redressement ", jugées plus crédibles et pertinentes par le président de la Commission Européenne. Les Etats de la zone Euro débloqueront 80 milliards tandis que le FMI accordera 30 milliards. Au total, la Grèce bénéficiera d’un prêt de 110 milliards d’euros, étalé sur trois ans. Ce plan d’aide comblera les besoins du pays jusqu’en 2012 et lui permettra de conserver une " meilleure " situation financière.

Ce plan de sauvetage promis conjointement par le FMI et l’UE procure un nouveau souffle à la Grèce. Elle aura ainsi l’assurance de pouvoir honorer le remboursement d’une dette de 9 milliards d’euros, dont l’échéance arrivera le 19 mai 2010. Certes, la facture est lourde pour le FMI et les Etats européens, mais cette aide financière contribuera grandement à la stabilité de la zone Euro. Par ailleurs, selon les estimations du gouvernement grec, le déficit budgétaire de la Grèce devrait redescendre à 2,6 % en 2014, le seuil imposé par le traité de Maastricht étant de 3 % du PIB.