Deux initiatives

Deux initiatives sont à l’origine de cette redynamisation de la diffusion de la presse écrite américaine. La première consistait à multiplier les systèmes payants pour accéder aux contenus des journaux publiés sur la toile. Un nombre sans cesse croissant de lecteurs se sont ainsi abonnés aux éditions numériques de leurs quotidiens préférés. 450 journaux ont opté pour ce modèle dénommé " pay wall ". Au-delà d’un certain volume, la consultation des pages n’est plus gratuite.

Pour mettre terme à son déclin, la presse quotidienne a pris une autre initiative. Il s’agissait de développer les éditions paraissant en fin de semaine. Ces publications sont dédiées à un public qui dispose de plus de temps pour la lecture en week-end en comparaison aux autres jours de la semaine. Ces éditions sont généralement très épaisses et plus riches en éditoriaux, en suppléments magazine, en promotions, en pages publicitaires et en reportages par rapport aux autres parutions. Ce produit s’avère le plus profitable pour les éditeurs de journaux quotidiens.

Explosion de la publicité digitale

Les recettes publicitaires numériques n’ont cependant augmenté que de 3%. Les plates-formes implantées par les journaux sur Internet peinent à tirer profit du développement exponentiel du marché de la publicité sur le Web. Malgré un rebondissement de 80% de la publicité passant sur les supports mobiles, comme les tablettes numériques et les smartphones, les quotidiens et les publications hebdomadaires ne parviennent pas à supplanter Google, Facebook et d’autres réseaux qui accaparent l’essentiel du marché.

Les analystes estiment que si la presse écrite souhaite réussir grâce à son modèle économique innovant, il importe de transformer la tendance. Jusqu’ici, la grande majorité des recettes (80%) est issue de la publicité, les ventes au numéro et les abonnements ne représentant que 20% des rentrées d’argent. Plusieurs directeurs de médias projettent de concevoir de nouvelles formes de publication où les recettes apportées par la diffusion payante et la publicité seraient équivalentes. Une autre source de revenus complémentaires n’ayant aucun lien direct avec le produit d’information serait même envisageable.