Prêts bancaires de la zone euro : baisse de la croissance

Au cours du mois de juin dernier, la croissance des prêts bancaires privés a encore enregistré une baisse. Avec une croissance de seulement 1,5%, le chiffre communiqué par la Banque Centrale Européenne est le plus bas enregistré depuis 1992.

Les entreprises sont les plus touchées

La baisse historique des prêts bancaires de la zone euro est imputable au durcissement des conditions d’accès au crédit. Ce sont les entreprises qui enregistrent la plus forte baisse de croissance. Cette croissance, qui était de 4,4% au mois de mai, n’était plus que de 2,8% au mois de juin. La banque Centrale Européenne (BCE) a pourtant débloqué 442 milliards d’euros à un taux de 1% sur un an, mais les conséquences de la crise économique et l’accumulation des actifs à risque ont poussé les banques à durcir l’accès aux crédits. En France, les autorités ont mis en place un dispositif de médiation de crédit pour servir d’intermédiaire entre les entreprises et les établissements bancaires. Depuis le mois de novembre de l’année dernière, plus de 11.000 dossiers ont été acceptés et plusieurs emplois ont pu être sauvés. Il faut tout de même savoir que cette baisse de crédit n’est pas uniquement la conséquence de l’attitude des banques, puisque avec la conjoncture actuelle, les entreprises sont moins enclines à contracter de nouveaux passifs.

La reprise économique n’est pas remise en cause

Les autorités européennes mettent tout en Å“uvre pour s’assurer que les banques ayant bénéficié d’une aide publique contribuent réellement à la reprise économique. En Allemagne, le ministre des Finances a pris soin de s’adresser à tous les responsables des banques par le biais d’une lettre pour leur signifier leurs responsabilités vis-à-vis du redressement économique, entendez par là, l’octroi des prêts aux particuliers et aux entreprises. En France, la mise à disposition des aides publiques aux établissements bancaires a été conditionnée par une augmentation des crédits alloués. Ce sera au cours de ce second semestre que l’attitude des banques concernant les dossiers de crédits sera décisive. En effet, une grande partie des sociétés auront épuisé leurs fonds propres après plusieurs mois de restructuration et se tourneront obligatoirement vers les banques. La facilité de 442 milliards d’euros accordée par la BCE va dans ce sens. En tout cas, les chiffres sont encourageants. D’après une enquête réalisée par l’institution de Francfort auprès de 118 établissements bancaires, 21% ont déclaré avoir durci leurs conditions d’accès aux prêts au cours du second trimestre 2009 contre 43% au premier trimestre.