Les recrutements se font prudemment dans la finance.

Selon une étude menée par le cabinet Ernst & Young, plus de 30 % des institutions financières veulent se montrer très prudentes malgré un semblant de redressement de l’économie mondiale. Elles projettent pour l’après 2011 l’éventuelle reprise de la croissance économique.

On recrute moins par prudence

Cette prudence se reflète en l’occurrence à la Société Générale française qui compte recruter seulement 3100 CDI en 2010, alors que cette année 2009, 4000 CDI ont été embauchés. Une baisse de recrutement que l’on retrouve également à la Banque populaire, chez HSBC et au Crédit mutuel. Les institutions veulent fidéliser leurs meilleurs éléments tout en restreignant les charges.

Les postes relatifs aux fonctions commerciales sont privilégiés dans la banque de détail et les différentes assurances. Les recrutements dans les postes administratifs sont mis en veille. On y recrute plutôt des jeunes diplômés pour des postes de chargés de clientèle ou des conseillers commerciaux. Notamment chez Groupama, on affirme que le recrutement concerne effectivement les jeunes vendeurs qui ont la plupart du temps une première expérience dans la banque ou dans l’immobilier, et que les 2/3 de ceux qui sont recrutés occuperont des postes dans la branche commerciale.

Les recruteurs laissent peu de chance aux jeunes diplômés

Il y a de plus en plus de nouveaux diplômés sur le marché de l’offre et de la demande. Le domaine de la finance ne fait pas exception à cette situation. Les demandes de stage augmentent considérablement alors que les institutions financières en offre de moins en moins. De plus, les employeurs deviennent beaucoup plus exigeants. Ce comportement est sans doute dû à la crise financière que le secteur doit surmonter. Jean-Paul Brette du cabinet Hudson estime que les CV des cadres indiquant plus d’expériences dans le domaine sont plus cotés. Yann Pelvet, dirigeant du cabinet Carrières bancaires, précise que durant le deuxième semestre de cette année 2009, les candidats confirmés dans la vente, les ressources humaines et le marketing sont très recherchés.

Les effets de la crise se font également ressentir dans le domaine privé. Les recruteurs préfèrent plutôt embaucher des personnes externes à leur établissement que de recourir à des promotions internes. Comme le fait remarquer Xavier Fontquerni-Ribé, le directeur des ressources humaines de HSBC Private Bank, son institution recrute des candidats ayant un très haut niveau de compétences et ce sont ceux qui viennent des agences grand public qui possèdent le plus d’experience. Il en est de même du côté des banques d’investissement, où les embauches ne concernent que des domaines spécifiques tels que le marché obligataire ou les fusions-acquisitions. Dans le privé, on ne recrute que ceux qui ont des années d’expériences derrière eux.