Situations de crise : la gestion du retour des expatriés

La gestion du retour des expatriés constitue un problème assez épineux pour les entreprises qui ont dû rapatrier leurs employés travaillant dans des pays qui se trouvent en situation de crise, comme la Tunisie, l’Egypte, la Lybie et le Japon.

Des contextes d’instabilité qui perdurent

Lorsque ces contextes d’instabilité, politique ou économique, tendent à perdurer, les entreprises éprouvent bien du mal à gérer le retour de leurs employés qui sont très nombreux à avoir été rapatriés. Après le tsunami et le séisme qui ont secoué le Japon, auxquels s’est ajoutée la menace d’une éventuelle catastrophe nucléaire, presque la moitié des 9.000 travailleurs français qui y ont été basés sont retournés en France. Ils travaillaient pour le compte d’importantes corporations, telles que Crédit Agricole, Hermès ou Peugeot.

Comme ces situations sont tout à fait inattendues, leurs origines étant totalement imprévisibles, la gestion du retour des expatriés s’avère difficile pour les services des ressources humaines de ces sociétés. Des questions fusent d’un peu partout sur le devenir de ces employés qui ont été rappelés en urgence en France et qui ont dû ainsi quitter, à la hâte, leurs postes à l’étranger. Jusqu’à présent, la majorité de ces salariés qui sont revenus au pays sont soumis au régime de repos forcé.

" Gardés en instance "

En attendant une embellie de la conjoncture, ces travailleurs rapatriés sont, en quelque sorte, gardés en instance. Ceux qui disposent d’un logement en France demeurent chez eux. Les autres résident temporairement dans des structures d’hébergements, comme les apparts-hôtels, avec toute leur famille. Leur situation est assez stable sur le plan matériel, mais leur cas est loin d’être enviable sur le plan professionnel. En effet, si le contexte de crise s’éternise, ces employés pourraient rencontrer des problèmes de réinsertion et de motivation.

Pour les situations de crise, la gestion du retour des expatriés est une tâche ardue. Force est de constater que les sociétés manquent de méthodes pour résoudre cette question sur le long terme. La complication réside surtout dans la réaffectation de ces salariés puisqu’un tel projet n’est pas encore inclus dans la politique de rentabilité de ces firmes. Par ailleurs, ces travailleurs à l’étranger n’ont pas gardé de contact régulier avec leur maison-mère. Leurs expériences ne sont pas ainsi valorisées d’une manière optimale, d’où leur difficulté de s’intégrer au sein de l’entreprise à leur retour.