Forte hausse du surendettement en métropole, le revolving est montré du doigt

Le surendettement des ménages français atteint, cette année, une hausse alarmante. Un problème largement attribué au crédit revolving.

Un piège du système financier

Lancé dans les années 1980, le système revolving a depuis connu un large succès. Il se présente comme une source permanente de crédit. Contrairement aux autres types d’offres, ce système a pour principe d’être renouvelable de façon partielle et au fur et à mesure du remboursement. Il est plafonné en fonction de votre revenu annuel. Très rémunérateur pour les établissements prêteurs, le taux d’intérêt tourne généralement autour de 20 %, il s’est largement répandu, pas seulement auprès des banques puisque d’autres organismes l’ont également développé. En général, le contrat revolving dure une année pour être reconductible trois mois avant la date de l’échéance prévue.

Malgré son intérêt pour la plupart des ménages, le crédit revolving est difficile à gérer. L’évaluation des revenus du client est seulement effectuée au moment de la souscription du contrat. Or, et la crise l’a parfaitement démontré, une baisse du revenu du contractant peut survenir à tout moment. Dans certains cas, cette situation peut être grave et entraîner le non-remboursement des mensualités. Or, face à ce problème, l’organisme prêteur peut exiger le paiement immédiat de l’intégralité du capital encore dû. Une majoration sur les intérêts non payés et une indemnité de retard seront également prélevés. Dans ce cas, ce système peut entraîner d’énormes pertes pour les ménages et se révéler catastrophique.

Les conséquences de ce piège

Ce piège peut être lourd de conséquences. En effet, dans les cas les plus graves, les ménages sont pénalisés au point de ne plus pouvoir s’acquitter de leur dette, ce qui est à l’origine du phénomène de surendettement. Les statistiques en disent long sur cette conséquence désastreuse du crédit revolving. Si en 2008, les ménages surendettés étaient au nombre de 137 842 pendant les neuf premiers mois de l’année, ce chiffre est largement dépassé en 2009 pour la même période. En effet, cette année, le phénomène touche 162 171 ménages soit une augmentation de 17,6% par rapport à 2008.

La gravité de la situation est telle que la PRP a été déclenchée 30710 fois depuis janvier 2009. Acronyme de procédure de rétablissement personnel, la PRP consiste en une liquidation du patrimoine du ménage dans sa totalité en vue d’un effacement de sa dette. En moyenne le coût d’un surendettement est de 40 000 euros en métropole contre seulement 18 000 euros en Belgique. Ce phénomène fait de véritables ravages et commence actuellement à toucher la classe moyenne.